16/01/2023
Liberté, Egalité, Fraternité...
La proposition matérialisée ici vient de loin. Cette proposition nous a été reformulée dès notre installation. Nous ne l’avons saisie qu’’il y a peu de temps. Aujourd’hui, toute l’équipe municipale et moi-même sommes heureux d’inaugurer ce granit sculpté avec la devise de notre république.
Merci à vous d’être là pour manifester votre attachement à cette devise. Un grand merci à Serge Lebraud, inspirateur et artisan de cette réalisation. Merci évidemment à ceux qui ont mis la main à la pâte que ce soit Rémi Desforges, Nicolas Roehrig conseiller municipal ou les agents de la commune.
Monsieur Serge Lebraud, habitant de Cieux, inspirateur de l’initiative et artisan de sa réalisation recevant un bout du ruban tricolore de l’inauguration de la plaque qu’il a gravé de notre devise « Liberté Egalité Fraternité »
Liberté, égalité et fraternité sont des enjeux majeurs pour l’avenir de notre pays et plus largement pour le monde contemporain. Déjà Fénelon à la fin du XVIIème siècle associe les notions de liberté, d’égalité et de fraternité qui se répandront au siècle des Lumières.
La Révolution française va les réunir en triptyque. Dans un discours sur l'organisation des gardes nationales de décembre 1790, Robespierre propose que les mots « Le Peuple Français » et « Liberté, Égalité, Fraternité » soient inscrits sur les uniformes et sur les drapeaux. Mais son projet n'est pas adopté.
À partir de 1793, les Parisiens, rapidement imités par des habitants d’autres villes, peignent les façades de leurs maisons de cette inscription : « Unité, indivisibilité de la République ; liberté égalité ou la mort ». La dernière partie de la formule, trop associée à la Terreur, disparaît rapidement.
Comme d’autres attributs de la Révolution française, la devise tombe en désuétude sous l'Empire. Elle fait son retour lors de la Révolution de 1848, qui la définit comme un principe de la République, inscrit dans la constitution.
De nouveau mise en sommeil par le Second Empire, elle s'impose sous la IIIe République, malgré quelques résistances de Républicains, certains préférant la solidarité à l'égalité.
La devise est inscrite sur le fronton d’édifices publics le 14 juillet 1880. En 1940 l’Etat français, de triste mémoire, remplace la République et adopte « Travail, Famille, Patrie ». Après la Libération, « Liberté, Egalité, Fraternité » figure dans la constitution de 1946. Elle est inscrite dans celle de 1958 et fait aujourd'hui partie intégrante de notre patrimoine national.
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 définit ainsi la liberté : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi.
Cette même déclaration définit ainsi l'égalité : (Article premier) « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »
La fraternité fut plus délicate à intégrer au triptyque car fraternité relève d’obligations morales plutôt que du droit, de la communauté plutôt que de l’individu. Victor Hugo en 1875 affirmait : « La liberté, c’est le droit, l’égalité, c’est le fait, la fraternité, c’est le devoir. Tout l’homme est là… »
Assurément c’est ce qu’a reconnu le Conseil constitutionnel en juillet 2018 à l’occasion de l’examen d’une question prioritaire de constitutionalité posée par des avocats de Cédric Herrou, consacrant la fraternité comme principe à valeur constitutionnelle.
Ce bref survol de notre histoire, comme mains faits d’actualité nous rappelle qu’au-delà des mots, « Liberté, Egalité, Fraternité » est un engagement humain.
Aussi cette inauguration sera suivie d’un travail de réflexion collective pour que cette belle et utile devise soit portée au fronton de notre école et puisse être appropriée par les jeunes générations.
Le Maire, Jean-Marie Esclamadon