EDITO DU MAIRE

Bonjour,

Dans une lettre anonyme, à l’occasion des propos tenus lors de la commémoration du 8 Mai 1945, l’anonyme me qualifie ainsi que mes collègues d’Anti-France et glorifie Pétain. Pas moins.

Que chacun sache que cette commémoration du 8 Mai 1945 ainsi que celle de l’Appel du 18 juin 1940 se sont déroulées comme prévu :

- la lecture du message de Patricia Miralles, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, au Monument aux Morts de Cieux, ainsi que la lecture des messages des anciens combattants, le tout précédé d’une minute de silence en hommage aux morts.

- la lecture de mes textes personnels suivants à la Stèle des Rivauds, précédée d’une minute de silence en hommage aux morts et suivie du salut aux porte-drapeaux.

Commémoration à la Stèle des Rivauds de l’Appel du 18 juin 1940

Celles et ceux qui entrent en résistance à la défaite de la France devant Hitler vers le 10 juin 1940 ont pour beaucoup un passé d’opposition au fascisme et nazisme, notamment depuis qu’Hitler a pris le pouvoir en 1933. L’Occupation et ses conséquences sur la vie avec la Débâcle, les privations de tous ordres conduisent à l’émergence d’oppositions à la collaboration qui s’installe avec Pétain. Cette opposition vient d’horizons différents, horizon social avec des intellectuels et des ouvriers, horizon idéologique, horizon syndical et horizon politique avec des communistes, des socialistes mais d’autres aussi.

L’Appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle est l’acte politique majeur qui conduira à la fédération des activités de résistance. Les privations et les humiliations imposées par l’occupation nazie et le régime de Vichy conduisirent au renforcement de la résistance intérieure tant dans son rôle politique que dans son rôle militaire. En Limousin et ici-même à Cieux, comme en témoigne ces noms de jeunes tombés dans la force de l’âge sous les balles nazies, la Résistance se fera vivace.

Partant du refus de la barbarie nazie, la Résistance se donna l’objectif d’une société plus juste, d’un monde de paix, de jours heureux tel que les traçait le programme du Conseil National de la Résistance. Nous devons à ces engagements notre liberté et un héritage social considérable.

Dans un contexte national, européen et national où l’état de la démocratie comme des inégalités économiques et sociales appellent réflexion et action, prenons appui sur notre histoire, sur cette histoire.

Que cette commémoration de l’Appel du 18 juin entretienne la mémoire d’un sursaut salvateur, comme d’un départ sur un chemin d’avenir de paix, de progrès social et d’humanité. Qu’elle entretienne la mémoire pour éclairer nos actions d’aujourd’hui.

Cieux, le 18 juin 2023
Le maire, Jean-Marie Esclamadon

Commémoration de la victoire sur le nazisme du 8 mai 1945
Ils refusaient les privations et les humiliations des leurs. Ils étaient dans la force de l’âge, certains plus jeunes encore.

Les troupes hitlériennes tentent de contenir l’avancée des alliés en Normandie et d’exterminer les maquis, notamment ceux de Haute-Vienne. Quelques mois avant sa défaite, les forces hitlériennes conduisent des escalades de haine et de fureur. L’occupant qui vient de perpétrer son massacre à Oradour-sur-Glane, de mener une offensive contre le maquis du Mont Gargan en juillet, déclenche le 6 août une tentative d’encerclement des maquisards de Blond, Cieux et Vaulry.

À l’entrée de Vaulry, un premier maquisard tomba vers 5 heures 30 le 7 août. Sur Cieux, ici même, l’affrontement couta la vie aux autres. Dix résistants, combattants de l’ombre, tous de Cieux ont leurs noms gravés sur la plaque commémorative.

Ces Résistants, à la veille de la Libération, refusaient la barbarie nazie, voulaient une société plus juste. Ils voulaient un monde de paix, des jours heureux tels que les traçait le programme du Conseil National de la Résistance.

Nous devons à ces engagements notre liberté. Dans un contexte où sous couvert de défense du peuple, le Rassemblement national qui plonge ses racines dans l’extrême droite nazie, veut présider aux destinées de la France, il est bon de se remémorer ce qu’il en a couté aux peuples des actions de leurs prédécesseurs.

Évidemment, dans un temps où une guerre s’éternise en Europe je veux renouveler, à la suite de bien d’autres, ma plus ferme condamnation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Poutine.

Que cette commémoration entretienne la mémoire mais aussi la recherche d’un avenir d’humanité.

Cieux, le 8 mai 2023
Le maire, Jean-Marie Esclamadon