Effarouchement
Pour dissuader les attaques sur le bétail, l'éleveur peut utiliser une source lumineuse ou sonore ou un tir non létal (non mortel) sans autorisation administrative, uniquement hors des parcs nationaux.
Dans les parcs nationaux, le tir non létal est strictement interdit et l'emploi de sources lumineuses nécessite l'autorisation du directeur du parc.
Pour un tir non létal, l'éleveur doit posséder un permis de chasser valable pour l'année en cours et utiliser des balles en caoutchouc ou à grenaille métallique d'un diamètre inférieur ou égal à 2,25 mm.
Pour tout autre moyen, il faut une autorisation préalable du préfet.
Les mesures d'effarouchement sont possibles, sans autorisation, à proximité du troupeau pendant toute la durée du pâturage.
L'éleveur doit tenir un registre indiquant les informations sur les tirs d'effarouchement, notamment numéro de permis de chasse, lieu et date des opérations, type d'arme utilisée, etc.
Le préfet peut ordonner la mise en place d'une mission spéciale d'effarouchement par les lieutenants de louveterie.
info À savoir
la présence permanente de chiens de protection auprès du troupeau équivaut à un effarouchement (après avis de la direction départementale du territoire).
Tir de défense
En complément des mesures d'effarouchement, l'éleveur peut procéder à un tir de défense avec une arme à canon lisse (faiblement létal), indépendamment de l'historique de prédation du troupeau.
Si les attaques se répètent, l'éleveur peut être autorisé à recourir au tir de défense avec une arme à canon rayé (catégorie C - D1).
L'éleveur bénéficiaire de l'autorisation préfectorale peut déléguer les tirs de défense à d'autres personnes titulaires d'un permis de chasser valable et nommément désignées dans l'arrêté.
Les tirs peuvent avoir lieu de jour comme de nuit.
Chaque opération de tir doit être inscrite dans un registre indiquant :
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les nom et prénom(s) du tireur et le n° de son permis de chasser,
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la date, les heures de début et de fin, le lieu de l'opération de tir,
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le nombre de tirs effectués,
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l'estimation de la distance de tir,
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la nature de l'arme et des munitions utilisées,
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la description du comportement du loup s'il a pu être observé (fuite, saut...).
warningAttention :
si plusieurs personnes sont autorisées à tirer, le tir ne peut être réalisé que par une seule personne à la fois. Ce tir peut conduire à l'abattage.
Tir de défense renforcée
Dans le cas de dégâts fréquents, l'éleveur peut avoir recours au tir de défense renforcée mobilisant plusieurs tireurs en même temps (10 au maximum, leur nombre étant fixé par le préfet), avec usage d'arme de catégorie C et D1, uniquement dans les unités d'action et en dehors du cœur des parcs nationaux et des réserves naturelles nationales.
Il concerne les cas suivants :
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le troupeau subit des dommages importants et récurrents d'une année à l'autre,
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le troupeau a subi depuis le 1er mai de l'année N - 1 des dommages exceptionnels,
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le troupeau a subi, ou se situe dans une commune ayant subi, au moins 3 attaques dans les 12 mois précédant la demande de dérogation,
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au moins 3 attaques ont été constatées sur les troupeaux voisins dans les 12 mois précédents.
Les opérations doivent être enregistrées dans un registre identique à celui des opérations de tir de défense.
info À savoir
du 1er septembre au 31 décembre, le préfet coordonnateur du plan national d'actions sur le loup peut suspendre les décisions des préfets de départements sur la mise en œuvre des tirs de prélèvements simples et renforcés et des tirs de défense renforcée. Lorsque le nombre maximum de destruction de loups autorisée est atteint avant la fin de l'année, le préfet coordonnateur peut décider de poursuivre les tirs de défense (simple ou renforcée) pouvant conduire à l'abattage dans la limite de 2 % de l'effectif moyen de loups estimé annuellement.
Tir de prélèvement (élimination)
En cas de dommages importants et récurrents ou exceptionnels (malgré les tirs de défense et les mesures de protection), le tir de prélèvement peut être autorisé par arrêté préfectoral.
Le tir de prélèvement est une opération collective déclenchée par le préfet et supervisée par l'ONCFS : toute personne compétente titulaire d'un permis de chasser valable pour l'année en cours peut réaliser une opération de tir, et notamment les agents de l'ONCFS. Les chasseurs doivent suivre une formation au préalable.
Le préfet établit la liste des personnes habilitées à participer aux tirs.
L'opération de destruction ne peut dépasser la durée de :
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1 mois reconductible lorsque les troupeaux restent exposés à la prédation,
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6 mois pour les opérations de prélèvement renforcé, que les troupeaux soient ou non exposés à la prédation.
Le tir de prélèvement peut aussi avoir lieu à l'occasion :
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de battues aux grands gibiers réalisées dans le cadre de chasses ordinaires ou de battues administratives,
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de chasse à l'approche ou à l'affût d'espèces de grand gibier.
Les opérations de tir sont suspendues en mars et en avril pour ne pas perturber le cycle de reproduction de l'espèce.
warningAttention :
le préfet du département doit être immédiatement informé de toute destruction ou blessure de loup.